LE SEANCE DU CE SUR L’OUVERTURE DU PLAN DE LICENCIEMENT DE 206 PERSONNES ENVAHIE PAR LES SALARIES
Ce matin, après l’ouverture, à 9h30, du Comité d’Entreprise sur les licenciements à RFI, les salariés sont entrés en masse dans la salle de réunion.
Ce geste d’exaspération a été provoqué en partie par l’échec du rendez-vous de mardi 7 avril au Ministère de la Culture. Lors de ce RV, les délégués syndicaux de RFI ont demandé, sans l’obtenir, un geste minimal de conciliation jusqu’à ce que la légitimité du PSE puisse être prouvée ou infirmée : le report du Comité d’Entreprise « Livre III » qui déclenche la procédure de licenciements (modalités d’accompagnement des licenciements).
Rappelons que le cabinet de la ministre avait, lors d’un précédent RV, accepté de recevoir les représentants des salariés très précisément pour débattre de ce point… mais refusait depuis lors de les entendre.
Ce mercredi 8 avril, en ouverture de séance, une déclaration a été lue par la secrétaire du CE, réitérant la demande de report de l’information-consultation sur le « Livre III », car le débat contradictoire portant sur le « Livre IV » (les motifs des licenciements) n’a, de fait, pas eu lieu.
Plus de 50 salariés sont alors entrés dans la salle pour entendre les arguments de Mr de Pouzilhac (PDG).
Lors du CE du 3 avril, Mme Goetzinger (Directrice déléguée) avait affirmé que le premier argument, une prétendue baisse d’audience, n’était plus d’actualité. Aujourd’hui, Mr de Pouzilhac soutient que le second argument tient toujours « …le déficit de l’entreprise* justifie les licenciements… » (25% de l’effectif). Mais que le débat sur ce sujet aura lieu plus tard.
Les élus du CE et les salariés ont une fois encore posé les questions cruciales, qu’ils posent depuis le début du conflit sans avoir de réponse : Pourquoi tant de précipitation ? Pourquoi la direction refuse-t-elle de communiquer les chiffres des finances 2008** et le budget prévisionnel 2009 qu’ils invoquent pourtant systématiquement pour justifier ce plan ?
En réponse, Mr de Pouzilhac a affirmé avoir découvert l’étendue du déficit après son arrivée à la présidence, et qu’aujourd’hui, l’unique remède est le licenciement de 206 personnes.
Le ton est alors monté entre les salariés, les élus, et Mr de Pouzilhac. La direction a demandé une suspension de séance et a quitté la salle sous les huées et les cris de « mensonges ! » et « Pouzilhac démission ! ».
Mr de Pouzilhac a alors quitté l’entreprise et était absent à la reprise de séance à 11h.
La direction refuse de tenir un débat contradictoire franc et ouvert comme l’impose la loi ;
Nous, salariés de RFI et élus du CE, contestons la « culture du déficit » invoquée par Mr de Pouzilhac,
NON AUX LICENCIEMENTS !
* RFI, entreprise publique, est uniquement financée par l’état, qui a sans vergogne réduit les budgets alloués tout au long des 4 dernières années.
** La direction actuelle était aux commandes dès 2008.