Notre lutte :
270 d’entre nous ont décidé d’être volontaires pour un licenciement économique dans le cadre du PSE. 201 ont vu leur demande de départ volontaire acceptée, 69 autres ont été recalés. Et puis il y a tous ceux qui restent avec la perspective d’une réorganisation drastique, de conditions de travail qui se dégradent, d’une nouvelle convention collective qu’il faut négocier pour éviter que l’on ronge les avantages acquis et d’un déménagement à risques. Notre combat est encore loin d’être terminé.
Jusqu’à présent, ensemble, nous avons surtout réussi à faire respecter la loi, et à éviter un PSE « discriminatoire » contre les langues et contre certaines catégories du personnel. Nos deux victoires en appel ont été celles de la dignité contre le mépris et l’arrogance.
Ces deux victoires ont prouvé le caractère illégal de ce PSE discriminatoire et la direction a été obligée d’accepter enfin qu’il n y ait pas de licenciements secs. Il faut se rappeler qu’à l’ouverture du guichet des départs volontaires, avec le soutien de la CFDT, la direction n’avait pas encore donné de garanties sur le fait qu’il n y aurait pas de licenciements secs, en cas d’un nombre insuffisant de départs volontaires.
Nous avons obtenu aussi des garanties juridiques de reclassement interne pour tous ceux qui étaient touchés par la disparition de leur poste et qui ne se sont pas portés volontaires.
Aujourd’hui même si le PSE est appliqué, nous prenons acte de l’engagement de la direction de ne pas procéder à des licenciements secs et en conséquence nous avons décidé de ne pas aller en cour d’appel.
Notre combat a permis par ailleurs la requalification et intégration dans l’entreprise de nombreux précaires, qui pendant des années avaient été une main d’œuvre corvéable à merci. La direction de RFI a été condamnée au Conseil des prud’hommes pour le recours abusif aux CDD.
Leur bilan :
Le PSE a été réduit à un plan de départs volontaires, ce que nous demandions depuis le mois de janvier 2009.
D’un point de vue social, leur bilan est une véritable catastrophe, la direction de RFI :
– a accumulé les mensonges (situation financière truquée, résultats d’audience tronqués) pour justifier un PSE injustifiable créant ainsi un grave trouble au sein du personnel;
– est rejetée par une grande majorité du personnel, rejet illustré par le nombre important de volontaires au départ, alors que les salariés de RFI sont traditionnellement très attachés à leur entreprise. C’est sans précédent dans les annales de l’audiovisuel public, et ce, dans un contexte de crise économique.
– a prouvé qu’elle ne concevait les relations sociales qu’en termes de rapport de forces, se situant résolument dans le conflit permanent.
Du point de vue de la « marque RFI », la direction s’est livrée à un véritable sabotage :
– en décrivant faussement et publiquement une situation financière « catastrophique » et en fustigeant une prétendue « culture du déficit », elle a sapé le crédit de l’entreprise.
– en affirmant faussement et publiquement que l’audience était en baisse, elle a affaibli la position de RFI par rapport à ses grandes concurrentes internationales.
– en dénigrant systématiquement ses salariés, elle a jeté le discrédit sur l’expertise des personnels qui a toujours fait la force de la « radio mondiale » et pris le risque de détourner les auditeurs vers d’autres médias concurrents.
Un premier combat a été gagné. D’autres victoires suivront…
L’intersyndicale de RFI, avec votre soutien, reste particulièrement vigilante sur les négociations en cours : conventions collectives, conditions de travail dans l’entreprise, généralisation de la fonction TCR etc.
RFI FO / SNJ / SNRT-CGT – SNJ-CGT