A lire dans Le Canard Enchaîné de ce mercredi, cet article de Christophe Nobili
« La France émet de bonnes ondes au Liban
Juste quelques lignes, cette note figurant en bas de page, dans le rapport de l’Inspection générale des Finances sur l’Audiovisuel extérieur de la France (AEF) : « les coûts de licence et de maintenance observés pour l’émetteur implanté aux Emirats arabes unis paraissent anormalement élevés.» Les inspecteurs n’en disaient pas plus, trop occupés par les « 55 millions d’incertitude budgétaire » recensés dans leur enquête publiée en novembre. Pourtant ces lignes sibyllines valent le détour.
Aux Emirats arabes unis, l’émetteur que l’AEF a loué, à partir d’avril 2010, pour diffuser sa petite radio arabophone Monte Carlo Doualiya, lui coûte la bagatelle de 650 000 euros par an. Il est implanté dans un Etat du Nord, avec une qualité de diffusion moyenne, alors que celui utilisé par la très british BBC est situé à Dubaï, au cœur des Emirats, moyennant 300 000 euros. Pour cette location, l’AEF passe par un drôle d’intermédiaire : Médian, une société basée à Beyrouth. Plutôt spécialisée dans la communication, cette jeune boîte a été créée par Frédéric Domont, un ancien journaliste de RFI (autre radio de l’Audiovisuel extérieur), licencié en 2008, avec de confortables indemnités.
Le pédégé de l’AEF, Alain de Pouzilhac, s’est plutôt bien réconcilié avec son limogé. Il a également fait appel à lui pour permettre à Monte Carlo Doualiya d’émettre depuis d’autres pays. En Irak, depuis peu, pour 50 000 euros par an. En Libye, pour un montant inconnu. Au Liban enfin, où l’AEF loue à une station locale un créneau de quatorze heures de programmes par jour, diffusés sur quatre émetteurs.
Banquier et publicitaire
Facture à l’arrivée, établie au nom de Médian : 320 000 euros l’année. « On n’a pas trouvé d’autres prestataires dans la région », justifie la direction de la radio…
Et il y a des compensations. Frédéric Domont, proche du général Aoun, a quelques relations à Beyrouth. En 2010, il a présenté à Pouzilhac une sommité libanaise dont Médian assure la communication, un certain Antoun Sehnaoui, patron de la Société générale de banque au Liban (SGBL). Un banquier devenu, depuis, l’un des plus fidèles annonceurs des deux radios de l’AEF et de sa télé, France 24.
En octobre de la même année, le lancement officiel de France 24 en arabe s’est d’ailleurs déroulé au Liban, sous le haut patronage de Sehnaoui et de la SGBL. Pour l’occasion, le banquer libanais a trimballé Pouzilhac depuis Paris dans un et privé.
C’était quelques mois après un banal fait divers à Beyrouth : en février 1010, dans une boîte de nuit, les gardes du corps de Sehnaoui ont arrosé à l’arme automatique un homme d’affaires, qui s’en est sorti par miracle.
C’est dire s’il est préférable d’avoir ce banquier comme ami. »
D’un côté, austérité pour les salariés et suppressions diverses et variées de services et autres.
D’un autre, gâchis et gaspillages, dépenses inutiles, condamnations et frais de justice, copinages etc….. Exactement à l’image du système actuel. Et nous ne voyons que la partie visible bien plus petite que celle d’un iceberg.
Il ne faut pas oublier aussi les vieux journalistes libanais de monte carlo doualiya qu’ils sont arrivé à la retraite,et malgré ça ils sont indemnisés à hauteur de 200.000 euros par chacun pour soi-disant la prime de départ volontaire.
Eh ben voilà, déjà une bonne anguille sous roche, aux autres maintenant, car une anguille n’est jamais seule. Ceci explique cela, et permet de mieux comprendre les motivations et acharnements des uns et des autres.