Dans Le Canard Enchaîné de ce mercredi 6 octobre, il est question de l’AEF cette fois :
« L’Audiovisuel extérieur va mal de l’intérieur
Frédéric Mitterrand n’est pas peu fier. En période de disette, le ministre de la Culture s’est targué devant la presse, le 29 septembre, d’être un des rares membres du gouvernement à voir son budget augmenter (+2,1%). A l’en croire, le secteur de l’Audiovisuel extérieur français (la réunion de RFI, France 24 et une partie de TV5 monde) enregistre même une hausse substantielle de ses crédits : +5,3 %. Enorme ! Le futur « CNN à la française« , tant réclamé par Chirac puis Sarko est donc pour bientôt. C’est comme si c’était fait : la fusion est annoncée pour fin 2011.
Ce n’est pas exactement l’avis de Thierry Delphin, directeur financier de la holding. Dans un courriel daté du 2 septembre et adressé aux commissaires aux comptes, l’argentier pronostique une « impasse budgétaire significative » pour 2011. Euphémisme pour dire que le « CNN à la française » va dans le mur. La faute aux 69 futurs licenciés de France 24 et associés, victimes colatérales de la guerre des chefs entre Alain de Pouzilhac, pédégé, et sa directeur générale déléguée, Christine Ockrent, fragilisée, comme l’a déjà raconté Le Canard, depuis que son ministre de mari est considéré comme partant du Quai d’Orsay. La faute, enfin, selon le directeur financier, à Fillon et à Frédéric Mitterrand. Ils avaient promis un budget annuel de 320,2 milliards d’euros. Les derniers arbitrages rendus, il ne sera finalement que de 317,7 millions…
Mais, même s’il reconnait « certains dérapages », le comptable de l’Audiovisuel extérieur français n’entre pas dans le détail du train de vie maison comme en atteste le budget 2010 que Le Canard a épluché. L’ex-publicitaire Alain de Pouzilhac perçoit ainsi la modeste somme annuelle de 447 000 euros (charges patronales comprises). La chère Christine Ockrent tout autant. Pour se déplacer, la direction générale use de deux voitures avec chauffeur et de trois autres en location longue durée. Coût annuel : 310 000 euros. Pour leurs frais de mission, ils bénéficient d’une autre enveloppe de 300 000 euros. Le rayonnement de la France n’est pas donné…
Nommés ensemble, Pouzilhac et Ockrent sont désormais comme chien et chat. Le premier vient d’imposer un nouvel organigramme à la seconde. A la clé, de nombreux départs, assortis de -plus ou moins- confortables indemnités. Si le coût de ces « départs volontaires » n’est pas officiellement budgété pour 2011, le montant des honoraires des avocats de la holding, lui, s’élève à 673 000 euros.
Ce n’est pas encore le « CNN à la française » mais ce sont déjà de vrais honoraires de lawyers à l’américaine ».
Didier HASSOUX
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