Depuis quelques jours la vérité éclate : la CFDT joue ouvertement la poursuite du plan Sarkozy-Pouzilhac pour le futur de RFI et de l’AEF avec le « soutien » inespéré de Jean-Paul Cluzel.
Le 28 juin, dans le dernier tract de la CFDT intitulé « L’Etat serait-il le vrai fossoyeur de l’audiovisuel public ? », la CFDT Médias écrit un tissu de mensonges :
– ils auraient « combattu la politique de Nicolas Sarkozy »
– grâce à eux, le PSE aurait été transformé en plan de départs volontaires…
En fait, la CFDT a toujours collaboré avec Alain de Pouzilhac et sa direction. Ils ont largement accompagné les deux plans sociaux (2009 et 2012), allant jusqu’à témoigner en justice contre l’intersyndicale (CGT, FO, SNJ, SUD) qui s’y opposait. Seules les actions en justice initiées par l’intersyndicale ont permis de transformer le premier PSE en plan de départ volontaire.
La CFDT est comptable des « séquelles » provoquées :
– 330 salariés en moins à l’AEF,
– des antennes désorganisées,
– le vote sur la fusion,
– le vote du déménagement à Issy-les-Moulineaux.
La CFDT s’est comportée en véritable syndicat patronal et ne s’est pas contentée d’avoir avalisé ces deux plans sociaux. Elle s’est comportée comme un chien de garde de la direction. Elle a fait la chasse à Christine Ockrent et aujourd’hui à Aurélie Filippetti, la ministre de la Culture et de la Communication, après une interview sur France Inter. Lors de celle-ci, le 21 mai dernier, la ministre de la Culture et de la Communication avait, pour la CFDT, l’outrecuidance de prévoir une réforme du CSA et l’arrêt de la fusion de RFI et France 24…
Le syndicat collaborateur va même jusqu’à menacer l’Etat de représailles : dans leur tract en date du 28 juin, la CFDT déclare « Nous combattrons toute décision induisant la casse sociale et imposant des épreuves supplémentaires aux salariés ». Du jamais vu !
Mais la complicité entre la CFDT et les différents présidents de RFI a été d’une grande constance… Jean-Paul Cluzel arrive encore à délivrer quelques marques de « gratitude » à la CFDT dans son rapport sur l’AEF.
Dans celui-ci, Jean Paul Cluzel consacre un paragraphe – qui n’a pas vocation à figurer dans le rapport public – aux rapports de forces syndicales au sein de l’AEF : « Mon opinion est la suivante : la CFDT est un meilleur interlocuteur : elle l’a toujours été ; c’est grâce à elle que l’accord du 4 avril 2009 a pu être signé à RFI qui a créé la qualification de « technicien chargé de réalisation » (TCR) qui fusionne les métiers traditionnels de technicien et d’assistant ; cet accord, unique dans l’audiovisuel public, a permis à la technique de RFI de faire de très notables économies de personnel et pourrait constituer un exemple, pour Radio France par exemple »
Commentaire de l’intersyndicale : La CFDT a permis de supprimer vos emplois.
Il est savoureux de constater que Jean-Paul Cluzel, se déclarant lui-même politiquement de droite, préconise à ce gouvernement de gauche de poursuivre la cogestion de la direction avec la CFDT de RFI, qui a toujours collaboré à la mise en place du projet Sarkozy à RFI pour finaliser le schéma de fusion imposé et validé par Nicolas Sarkozy. Il suggère donc au gouvernement de poursuivre la gestion de l’entreprise dictée par Nicolas Sarkozy et qui file droit dans le mur.
Cette situation ubuesque discrédite totalement le rapport de Jean-Paul Cluzel. Les salariés – y compris à la CFDT -sont majoritairement contre le déménagement et la fusion.
Paris, le 29 juin 2012
RFI
FO – SNJ – SNJ/CGT – SNRT/CGT – SUD